Relu par Rodolphe Benoît-Lévy, kinésithérapeute et ostéopathe spécialisé dans les douleurs pelviennes
Les perturbateurs endocriniens, on en entend parler à foison sans vraiment les connaître. Ce qu’on sait les concernant : ils n’ont vraiment pas bonne presse. A part ça… mystère. De quoi s’agit-il ? Quel rapport avec l'endométriose ? Réponse ici.
Selon l’Inserm, les perturbateurs endocriniens appartiennent à une vaste famille de composés, capables d’interagir avec le système hormonal. Ces interactions sont à l’origine de nombreux dérèglements dans l’organisme et ont de lourdes conséquences sur la fertilité, la thyroïde ou encore le développement de cancers. Problème : on peut se trouver en contact avec les perturbateurs endocriniens à tout instant car les sources d’exposition sont multiples : eau, air, alimentation, produits manufacturés… Ces perturbateurs peuvent être inhalés (via les fumées ou les vapeurs), peuvent être ingérés (d’où l’importance de se laver les mains, car oui, on les mets souvent à la bouche sans s’en rendre compte), et peuvent même passer à travers la peau. En bref, ils sont partout et c’est tout notre environnement qui est concerné : agroalimentaire, cosmétiques, plastique, textiles, peintures, vernis, encres, produits phytosanitaires et même sur nos tickets de caisse !
L’étude des perturbateurs endocriniens constitue un enjeu de santé publique majeur aujourd’hui car leurs conséquences sont toujours mal appréhendées et complexes à étudier.
Certaines études récentes ont mis en évidence les liens entre présence de l’endométriose et l’exposition aux perturbateurs endocriniens comme la dioxine (présente dans les graisses animales), les PCB (présents dans les produits d’origine animale - poisson, viande, œuf, produits laitiers…) ou encore le bisphénol A (présent dans les plastiques). D’autres recherches sont en cours.
Par ailleurs, de plus en plus d’études suggèrent que les perturbateurs endocriniens pourraient affecter directement la reproduction féminine. S’il n’est pas clairement expliqué, il existe un lien indéniable entre perturbateurs endocriniens et hormones. L’exposition à ces substances pourrait ainsi augmenter le risque de développer un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), de connaître de l’infertilité, des troubles de la fonction ovarienne, des fausses couches… Cerise sur le gâteau : ces effets délétères pourraient ensuite se transmettre de manière héréditaire.
Face à tant de bonnes nouvelles, comment agir ? Comment s’en protéger ?
Quelques conseils simples :
Coiplet E, Courbiere B, Agostini A, Boubli L, Bretelle F, Netter A. Endometriosis and environmental factors: A critical review. Journal of Gynecology Obstetrics and Human Reproduction 2022;51(7).
Rashtian J, Chavkin DE, Merhi Z. Water and soil pollution as determinant of water and food quality/contamination and its impact on female fertility. Reproductive Biology and Endocrinology 2019;17(1):5.