Relu par Dr Erick Petit, radiologue expert en endométriose, fondateur et responsable du centre de l’endométriose du GHPSJ, président de RESENDO
Vous avez une fille, vous êtes enceinte, vous désirez un jour devenir mère, et cette question vous taraude : l’endométriose est-elle héréditaire ? Puis-je la transmettre ?
Plusieurs études se concentrent sur cette question, et certaines ont déterminé une liste de gènes qui seraient concernés par l’endométriose. Le souci est que l’ensemble de ces gènes n’expliquent qu’une très petite proportion (moins de 10%) des cas d’endométriose. Si l’endométriose peut passer par les gènes, d’autres causes sont à étudier. Après études sur des jumelles, il semblerait que la moitié des cas soient expliqués par la génétique, et l’autre moitié par des facteurs environnementaux (notamment les perturbateurs endocriniens). Dans les deux cas, tout cela semble parfaitement logique puisque les membres d’une même famille partagent des caractéristiques génétiques et ont généralement grandi dans le même environnement, exposées aux mêmes perturbateurs endocriniens.
La littérature scientifique étudie aussi les facteurs de risque de la maladie, c’est-à-dire les caractéristiques qui font que vous avez plus ou moins de chance de développer une endométriose. Il s’avère que le risque d’avoir une endométriose est plus fort si votre poids à la naissance est faible, si vous êtes issu d’une grossesse multiple (jumeaux, triplés…), ou si vous avez été exposé in utero au diéthylstilbestrol (médicament prescrit jusqu'en 1983 pour les femmes enceintes pour éviter une naissance prématurée). En revanche, l’exposition intra-utérine à l’alcool ou à la caféine ne semble pas être associée au fait de développer une endométriose.
Il faut savoir que les deux facteurs de risques principaux clairement retenus actuellement sont :
Buck Louis GM, Hediger ML, Pena JB. Intrauterine exposures and risk of endometriosis. Human Reproduction 2007;22(12):3232–6.
Farland LV, Eliassen AH, Tamimi RM, Spiegelman D, Michels KB, Missmer SA. History of breast feeding and risk of incident endometriosis: prospective cohort study. BMJ (Clinical research ed) 2017;358.
Missmer SA, Hankinson SE, Spiegelman D, Barbieri RL, Michels KB, Hunter DJ. In utero exposures and the incidence of endometriosis. Fertility and Sterility 2004;82(6):1501–8.
Painter JN, Anderson CA, Nyholt DR, Macgregor S, Lin J, Lee SH, et al. Genome-wide association study identifies a locus at 7p15.2 associated with endometriosis. Nature Genetics 2011;43(1):51–4.
Uno S, Zembutsu H, Hirasawa A, Takahashi A, Kubo M, Akahane T, et al. A genome-wide association study identifies genetic variants in the CDKN2BAS locus associated with endometriosis in Japanese. Nature Genetics 2010;42(8):707–10.
Autre référence :
“Idées reçues sur l’endométriose” du Pr Charles Chapron et Yasmine Candau - janvier 2018 - Editions Le Cavalier Bleu