Relu par Dr Pierre Panel, chirurgien gynécologue-obstétricien, spécialiste de l’endométriose
Lorsque l’on prend un traitement contre l’endométriose censé stopper totalement les règles, on peut s’étonner de voir apparaître, de temps à autres (parfois, souvent…), de petits saignements, de petites pertes, appelés ”spotting” (loin de ressembler aux ménorragies que vous avez pu connaître). Cela peut être lié au fait que la muqueuse utérine s’affine à cause de la privation d’hormones, à l’atrophie (notamment avec les progestatifs), ou à la stimulation partielle (avec la pilule oestro-progestative) de l’endomètre, mais aussi à la dilatation des petits vaisseaux de l’utérus et de l’endomètre. Quoiqu’il en soit, sachez qu’à priori, il n’y a pas de raison de s’en inquiéter. Il est assez commun que ce genre d’effets secondaires surviennent au début de la mise en place du traitement et diminue avec le temps.
Le temps, le temps… Vous avez certainement (trop) souvent entendu qu’il vous faut être patiente alors que vous avez déjà attendu un bon paquet d’années avant de savoir de quoi vous souffriez. C’est pourtant vrai : il est nécessaire de laisser au corps ce fameux temps pour s’adapter à tout traitement, en général entre 3 et 6 mois pour constater les réels effets.
Parfois les saignements persistent et s’installent. De solution, le traitement devient alors problème allant jusqu’à compliquer sévèrement la vie quotidienne et intime. Dans ces cas-là, écoutez-vous, votre intuition, votre corps, faites-vous confiance et rapprochez-vous d’un médecin de confiance pour envisager ensemble un autre traitement.
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