À entendre à droite à gauche que tel ou tel aliment soulagerait miraculeusement les douleurs de l’endométriose, on se retrouve parfois à faire des expérimentations plus ou moins judicieuses. Car oui, en ce qui concerne l’alimentation, le mieux est bien souvent l’ennemi du bien. Faisons un point sur l’alimentation et l’endométriose, et tous ces fameux régimes qui pourraient soulager - ou non - les symptômes de la maladie.
Conversation presque banale entre endogirls qui veulent bien faire… Succession de recommandations nutritionnelles qui tournent aux injonctions. Rien n’est totalement faux dans cet échange, rien n’est parfaitement vrai non plus. Oui, vraisemblablement, manger anti-inflammatoire peut aider à mieux gérer son endométriose…
Mais zapper d’un pseudo régime à un autre risque de faire plus de mal que de bien. Imaginez qu’au boulot on vous dise “lundi, tu seras avocate, mardi serveuse, mercredi instit’, jeudi chef de projet digital et vendredi médecin”. Refus catégorique. Ou burn-out assuré.
C’est la même chose pour votre corps. Lui faire subir des “expérimentations” alimentaires successives pourrait le déboussoler voire le détraquer. Un peu comme lorsque vous partez en voyage à l’étranger et que votre système digestif n’apprécie pas la cuisine locale. Vous voulez prendre soin de vous, vous cherchez des solutions pour moins souffrir. Comme on vous comprend. Mais si le mieux était vraiment l’ennemi du bien ?
Soyez douce avec vous-même. Choisissez un type d’alimentation qui vous correspond, et qui a fait (au moins un peu) ses preuves dans la gestion de l’endométriose. Attendez minimum 3 mois avant de céder à une autre injonction nutritionnelle. Le temps que votre corps s’habitue et que ce régime alimentaire puisse produire ses éventuels effets.
Difficile de savoir ce qui marche vraiment en zigzaguant entre différentes recommandations nutritionnelles ?
Prenez le temps de faire les choses bien, idéalement accompagnée par un.e professionnel.le de santé (diététicien, naturopathe, médecin nutritionniste) pour éviter les carences liées aux mauvaises interprétations des principes du régime alimentaire adopté.
Exemple ? Le régime pauvre en FODMAP peut être super intéressant chez les femmes qui ont une endométriose avec atteinte digestive. FODMAP désigne un groupe de glucides à chaîne courte présents dans certains aliments. Ces glucides nourrissent les bactéries du côlon, qui enclenchent un procédé de fermentation, pouvant être à l’origine de troubles digestifs. Tout l’intérêt du régime pauvre en FODMAP est de limiter au maximum ces glucides, et donc, ce phénomène de fermentation. Il permet même souvent de récupérer un confort intestinal appréciable.
Pourtant, si on ne passe pas par toutes les étapes du régime comme la réintroduction de certains aliments, on risque d’appauvrir terriblement son microbiote (= sa flore intestinale), précieux allié dans la lutte contre l’inflammation !
L’alimentation anti-inflammatoire peut également s’avérer d’une grande aide, si vous parvenez à vous l’approprier en douceur et sur le long terme. Ok, mais comment vous y prendre ?
Le mot d’ordre, c’est de manger « brut », pauvre en sucres ajoutés et en gras de mauvaise qualité. Consommez plus de fruits et légumes si vous les tolérez. Idéalement, réduisez le gluten sans forcément le supprimer d’emblée. Privilégiez les produits laitiers fermentés ou les boissons végétales maison. Voilà une direction simple, raisonnable, et souvent efficace.
En tant qu’endogirl, vous savez mieux que personne qu’on ne vous a pas toujours écoutée et fait confiance. Résultat : une longue et douloureuse errance médicale. Alors on ne peut que vous encourager à ne pas céder à l’errance alimentaire et à plutôt faire confiance aux signaux de votre corps.