L’endométriose est dans la plupart des cas décrite comme une maladie touchant les femmes en âge de procréer, c’est-à-dire du début des règles jusqu’à la ménopause. Alors en toute logique, quand on est atteinte de la maladie, on l’attend de pied ferme, cette fameuse ménopause. Adieu tampons et pilule, vive la vie retrouvée et…les bouffées de chaleur ! Youpi.
Pour la plupart d’entre nous, la ménopause apaisera effectivement (et fort heureusement) l’endométriose. Pour une petite fraction en revanche, elle n’est pas vraiment synonyme de fin des symptômes et des douleurs. Si la littérature scientifique n’est pas encore très fournie sur le sujet, voilà tout de même un état des lieux des recherches en cours et de ce qu’on peut dire sur le sujet.
La ménopause marque la fin de l’ovulation et la disparition des règles chez les femmes. Elle survient généralement autour de la cinquantaine (entre 45 et 55 ans en moyenne) et intervient concrètement lorsque l’activité des ovaires cesse. En gros, c’est le moment de dire adieu à la sécrétion hormonale (œstrogènes et progestérones) et à la formation d’ovocytes chaque mois.
Information clé dans cette histoire, l’endométriose est justement une maladie dépendante des oestrogènes, c’est pourquoi leur diminution soulage les symptômes dans la plupart des cas (1). Revers de la médaille, cette réduction des hormones s’accompagne aussi de plusieurs symptômes pas vraiment réjouissants (bouffées de chaleur, fatigue, irritabilité, etc.) mais qui peuvent être pris en charge par le gynécologue, souvent par hormonothérapie.
Pendant de nombreuses années, le mythe selon lequel l'endométriose n'affectait que les femmes adultes en âge de procréer a perduré. Ce n’est qu’en 1942, qu’un scientifique du nom d’Edgar Harton a dévoilé un premier cas d’endométriose chez une patiente ménopausée. Depuis, la littérature scientifique estime que 2 à 5% des femmes ménopausées sont affectées par l’endométriose.
Les symptômes sont alors similaires à ceux de la maladie avant la ménopause et tout aussi variés, des douleurs pelviennes aux symptômes gastro-intestinaux, en passant par des troubles pour uriner et j’en passe. Notons ici que l’intensité de la douleur n’est pas corrélée à l’importance de la maladie. En d’autres termes, il est important de ne pas attendre d’avoir très mal avant de consulter des professionnels de santé, même plusieurs années après la ménopause. En effet, les études sur l’endométriose post-ménopausique indiquent qu’il est possible (mais rare, j’insiste) de la voir apparaître de 2 à 10 ans après l’arrêt des menstruations (2) mais aussi que l’endométriose pendant la ménopause doit être regardée avec attention pour discriminer d'un risque de cancer, par exemple (3).
L’origine de l’endométriose post-ménopausique est encore plus floue que celle de son homologue d’avant la ménopause. Cependant, on lui considère là encore un point commun avec cette dernière : le rôle prépondérant des oestrogènes dans son développement, avec deux origines possibles (4) :
D’abord, soyons rassurants et rappelons encore et encore que certes, ce phénomène existe mais qu’il reste très à la marge. On peut donc tout de même compter, pour la plupart des cas, sur une disparition de l’endométriose après la ménopause. Ouf.
Par ailleurs, même si les articles scientifiques sont peu nombreux pour définir un traitement pour les femmes ménopausées atteintes d’endométriose, des solutions existent : traitements hormonaux, chirurgies, parcours pluri-disciplinaires...
Un conseil face à tout ça : restez attentives à vos symptômes, sont-ils liés à la ménopause ou semblables à ceux de l’endométriose ? Pour en savoir plus sur les symptômes de la ménopause : Ménopause : à quel âge et quels symptômes ?
Et bien sûr, en cas de doute, tournez-vous vers votre gynécologue qui pourra vous aider à trouver des solutions afin d’améliorer votre situation.