Crise de douleurs XXL, endobelly de la taille d’une planète, douleurs lors des rapports ou difficultés à concevoir : on ne va pas se mentir, l’endométriose ne nous facilite pas franchement la vie. Pour nous aider, une palette de traitements médicamenteux et chirurgicaux, plus ou moins invasifs, avec plus ou moins d’effets secondaires. Mais parfois, cela ne suffit pas, ou ne convient plus. Alors on cherche des traitements naturels de l’endométriose, notre loupe à la main et notre plus beau trench d’enquêteur sur le dos.
La question : y-a-t-il des pistes, des traces de pas, des signaux, qui nous guideraient vers un traitement naturel efficace ? Soyons honnête, il n’y en a pas, en tout cas, qui soigne l’endométriose. Pas de formule magique. Par contre, il y a bel et bien des traitements non médicamenteux qui peuvent, en complément des traitements de fond, soulager vos symptômes au quotidien. Petit tour d’horizon des possibilités non médicamenteuses pour mieux vivre avec votre endométriose.
La sophrologie fait de plus en plus parler d’elle dans la prise en charge de la douleur. Et pour cause : il a été démontré un rapport clair entre douleur et respiration.(1)
Quand on fait face aux douleurs liées à l’endométriose, cela cause des fluctuations de notre rythme respiratoire, du débit et du volume d’air. En souffrance physique, on peut vite avoir tendance à faire des phases – volontaires ou non – d’apnées, mais aussi des accélérations marquées du rythme, qui, nourries par l’anxiété générée par la douleur, peuvent mener vers l’hyperventilation. Hop, l’abdomen se crispe, le diaphragme aussi, rendant tout ça difficile à vivre.
Et pourtant, il a été également observé que lorsque le rythme cardiaque baisse, la douleur baisse.(1) Des expirations profondes indiquent à votre cerveau que vous allez bien et que vous pouvez relâcher la pression. Vous l’aurez compris, la sophrologie, par le travail qu’elle propose sur le souffle, peut être très intéressante pour gérer la douleur. Mais ce n’est pas tout. Elle peut aussi être un partenaire de choix pour canaliser son stress et son anxiété(2), qui alimentent en partie les symptômes et douleurs liées à l’endométriose.
La sophrologie peut également vous aider à adopter une meilleure gestion des émotions, pour mieux vous sentir dans votre corps et dans votre tête. Si cette pratique vous parle, rapprochez-vous d’un sophrologue dans votre région. En attendant, n’hésitez pas à vous appuyer sur les conseils de la sophrologue Laurie Lejeune, pour soulager vos douleurs ou mieux vivre vos journées de travail sur notre mag !
La kinésithérapie et l'ostéopathie font aussi partie des traitements non médicamenteux de l’endométriose, particulièrement intéressants pour gagner en confort au quotidien. Complémentaires d’une approche médicamenteuse et/ou de la chirurgie, elles sont reconnus par la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) comme des moyens pouvant contribuer à soulager les douleurs persistantes de l’endométriose.
Des techniques parfaites pour mobiliser les zones qui manquent de souplesse, pour diverses raisons : à force de se contracter sous la douleur, à la suite d’une chirurgie, ou à cause des adhérences. En cas de douleurs liées aux rapports sexuels (dyspareunies), une approche en pelvi-périnéologie auprès d’un.e sage-femme ou d’un.e kinésithérapeute spécialisée.e peut aider. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre interview de Rodolphe Benoît-Levy, ostéopathe et kinésithérapeute spécialisé dans l’endométriose.
Celles d’entre vous qui se sont lancées d’elles-même dans la quête d’un traitement non médicamenteux de l’endométriose ont sûrement lu des recommandations autour de l’alimentation. Dans la petite communauté de l’endométriose, on parle souvent du fameux régime anti-inflammatoire, du régime pauvre en FODMAP ou encore du régime sans gluten. Mais qu’en est-il vraiment ?
Concrètement, selon la HAS, les données sont encore insuffisantes pour recommander le suivi d’un régime alimentaire spécifique, ou la supplémentation alimentaire par des vitamines ou autres, dans le cadre de l’endométriose. Néanmoins, la communauté scientifique s’accorde sur un point : l’alimentation semble être un facteur de risque modifiable de l’endométriose, et en ce sens, un axe prometteur à explorer et à développer pour apaiser les symptômes de l’endométriose.
Pour faire le tri, un rapide tour d’horizon des recommandations qui ont été clarifiées par les études scientifiques s’impose. Nous savons donc que :
Concernant les produits laitiers, plusieurs études leurs accordent un rôle protecteur, quand d’autres études les associent à un facteur de risque. Il en est de même pour la consommation de viande rouge. Pas facile d’y voir clair donc.
Si vous souhaitez tenter une modification alimentaire, vous pouvez commencer par vous référer aux précieux conseils de Vanessa Gouyot, diététicienne et nutritionniste, spécialiste de la prise en charge nutritionnelle de l’endométriose mais aussi de Fabien Piasco et Sophie Janvier, dans leurs interviews respectives sur le mag. Néanmoins, nous vous recommandons fortement d’entreprendre une modification de régime dans le cadre d’un suivi par un diététicien-nutritionniste, qui, prise de sang à l’appui, pourra vous conseiller en fonction de vos carences éventuelles et de vos propres besoins physiologiques.
En ce qui concerne le sport, même constat que pour l’alimentation : les données disponibles sont encore insuffisantes pour tirer des conclusions fermes, et proposer des recommandations précises aux femmes souffrant d’endométriose. Néanmoins, il y a quand même des choses intéressantes à dire sur le sujet.
L’activité physique est souvent évoquée dans le cadre d’une bonne hygiène de vie, notamment car ses bienfaits ont été démontrés dans la prévention de nombreuses maladies chroniques, cardiovasculaires, ou dans la prévention du cancer. Le bénéfice du sport sur la santé mentale est aussi documenté, notamment pour améliorer le sommeil et prévenir les troubles anxieux et dépressifs. Et nous le savons, la maladie met parfois nos nerfs à rude épreuve. Ainsi, une étude permet de mettre en lumière une réduction de l’anxiété et une meilleure adaptation au stress dans le cadre de l’endométriose, chez les femmes pratiquant une activité physique.(9)
Pour ce qui est de la régularité, de la durée, de l’intensité mais aussi du type d’activité physique idéale, les avis divergent. Quelques études ont bien été menées sur le sujet (dont certaines sont anciennes) mais elles se contredisent plus ou moins. Pour éviter un blabla scientifique long et complexe, on peut dire que l'activité physique semble être bénéfique sur les douleurs(9). Une pratique tirerait, par ailleurs, son épingle du jeu : le yoga. Comment on sait ? Grâce à des études, pardi, dont une plus spécifiquement qui a rapporté une réduction des douleurs pelviennes chroniques chez les femmes pratiquant le yoga (11). Néanmoins, il est important de nuancer ce propos dans la mesure où toutes ces études ont été menées sur de petits échantillons et ne permettent donc pas de formuler des affirmations sûres et certaines relatives au yoga. On retiendra tout de même que la Haute Autorité de Santé souligne les potentiels bénéfices du yoga dans ses recommandations pour la prise en charge de l’endométriose. À creuser donc !
En conclusion, on ne peut que vous recommander de pratiquer une activité sportive régulière pour ses bienfaits globaux sur la santé physique et mentale, pour vous sentir mieux dans vos baskets. Évidemment, chacun son rythme, chacun son sport, le tout est de rester à l’écoute de votre corps pour trouver ce qui vous réussit le mieux.
Si l’on aborde bien volontiers les techniques purement « physiques » pour soulager l’endométriose, on parle moins souvent de la prise en charge psychologique. Et pourtant… Plusieurs études s’accordent sur le fait que l’errance médicale avant diagnostic, la chronicité des symptômes, ainsi que l’impact de la maladie sur la vie de couple, la sexualité, et les rapports sociaux peuvent entraîner une détresse psychologique.(11)
Tout cela sans compter l’acceptation du diagnostic, l’appréhension d’un nouveau rapport à son corps, le stress généré par les symptômes qui vont et viennent, etc. Ainsi le stress, les angoisses, l’anxiété, peuvent venir contribuer à favoriser un terrain inflammatoire dans le corps. Néanmoins, aucune étude scientifique ne permet aujourd’hui d’affirmer un lien solide entre la prise en charge psychologique de l’endométriose et les douleurs. Peu d’études portent sur le sujet, et elles restent sur des échantillons faibles. Petite lueur d’espoir tout de même : certaines études s’accordent pour souligner qu’une prise en charge psychologique est à recommander. (12)(13)
Si vous éprouvez des difficultés vis-à-vis de l’endométriose, que vous vous sentez seule, incomprise, ou que vous remarquez que votre moral est en berne depuis plusieurs semaines, ne restez pas seule. De nombreux psychologues et psychiatres sont aujourd’hui capables d’accompagner les patientes souffrant d’endométriose. Vous pouvez également solliciter les associations de l’endométriose, afin de recevoir le soutien de femmes qui connaissent ce que vous traversez.
Vous l’aurez compris en lisant cet article, aujourd’hui, la piste de traitements nnon médicamenteux de l’endométriose reste encore à creuser. Les études sont peu nombreuses, à trop petites échelles, et la littérature scientifique autorise peu de conclusions “sonnantes et trébuchantes”. Pour autant, “voyons la cup à moitié pleine” : il y a de l’espoir ! Les premières données et les nombreux témoignages d’endogirls autour des médecines complémentaires laissent entrevoir de belles possibilités. Bien sûr, nous n’avons pas pu en un article, faire un bilan exhaustif, d’autres alternatives variées, à l’image du CBD, des cures thermales ou de l’acupuncture offrent également des pistes intéressantes.
Petit conseil de l’équipe Lyv : expérimentez, ressentez et faites-vous confiance. Une technique qui soulagera une femme pourra ne pas fonctionner pour une autre. Chaque endométriose est unique, chaque prise en charge l’est donc tout autant. Adressez-vous à des professionnels qui pourront vous accompagner et vous aider à constituer VOTRE boîte à outils, celle qui permettra d’améliorer votre quotidien avec l’endométriose.
Hello, moi c'est Gaëlle, Content Manager & Rédactrice pour Lyv, engagée dans l'endo-révolution et pour la planète ! Retrouvez mon travail sur gaelledelhon.fr
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